Le personnage plutôt païen connût quelques ennuis avec l'Église catholique dans les années 50. On est allé jusqu'à en brûler l'effigie le soir de Noël 1951 sur le parvis de la cathédrale de Dijon...suscitant une contre-offensive de ses partisans qui perdure jusqu'à aujourd'hui : la promenade et la prise de parole du Père Noël sur les toits de l'hôtel de ville.
Mais nous explique Nadine Cretin, historienne des rituels et spécialiste de cette question, le Santa Claus américain, souriant et bien en chair, a fini par s'imposer chez les petits français à partir des années 1960, dont le modèle et l'histoire furent prétexte à de multiples fabrications de tous ordres vendus dans les grands Magasins faisant le bonheur des petits comme des grands !
Pas si facile de décrypter les traditions qui se mélangent à Noël. Le sujet en valait la peine et le musée du Hiéron y consacre une exposition qui présentera un ensemble conséquent d'objets évoquant cette fête familiale : Père Noël, sabots, bottes, boules, crèches...
Tous ces objets font aujourd'hui partie de coutumes qui se sont propagées dès le début du 19e siècle dans plusieurs pays d'Europe. Les chaussettes pendues devant la cheminée, le sapin décoré, toutes deux d'origine allemande, les cartes de souhait nées en Angleterre à la même époque...ce scénario et ce consensus décoratif signe l'entrée de Noël dans la modernité.
Le sapin de Noël est l'élément incontournable de la fête dont l'origine se trouve dans un symbole païen selon lequel les arbres à feuilles persistantes représentent le renouveau de la vie.
Dès le 11e siècle en Allemagne, le sapin était décoré de pommes rouges symbolisant l'arbre de Paradis, une tradition qui se répandit dans toute l'Europe. Des confiseries et petits gâteaux s'ajoutèrent au 16e siècle.
Les premiers sapins illuminés grâce à des coquilles de noix remplies d'huile à la fin du 17e siècle laissèrent place aux guirlandes électriques, moins dangereuses, à l'arrivée de l'électricité.
L'étoile qui orne le sommet du sapin fait naturellement référence à l'étoile de Bethléem qui guida les Rois mages.
Les boules de Noël se seraient développées en France en1858 grâce à un artisan verrier de Moselle qui eût l'idée de souffler des boules de verre pour remplacer les pommes car l'hiver était vigoureux et il n'y avait plus de fruits pour décorer le sapin.
L'origine du bas, de la botte que l'on suspend à la cheminée, du sabot de bois et aujourd'hui de nos pantoufles remonte à une ancienne coutume médiévale racontant que la nuit de Noël, les pauvres gens mettaient leurs sabots devant leur porte. Pendant la nuit, les riches et généreux seigneurs y déposaient cadeaux, denrées et argent.
Et la crèche ? Inaugurée au 13e siècle par les franciscains sous la forme de " crèches vivantes " puis développée au 16e siècle par les jésuites, elle est un élément essentiel de Noël. Soulignons que la statuette de l'Enfant Jésus est enlevée, dans les familles catholiques, pour réapparaître comme il se doit le 24 décembre à minuit.
Noël fait aujourd'hui partie de notre société et mêle argent, famille, rêve, divin et trivialité " au pied d'un sapin sur lequel l'aventure des hommes a accroché quelques-uns de ses plus anciens secrets ".
L'exposition du musée du Hiéron est une jolie manière de finir l'année et de fêter Noël en comprenant les traditions qui s'y mêlent !